L’eau du robinet, pourtant soumise à des contrôles stricts, peut parfois contenir des traces de résidus médicamenteux ou de métaux lourds. Les eaux minérales, souvent vantées pour leur pureté, présentent des compositions très variables en minéraux, dont certains peuvent interférer avec certains traitements ou provoquer des déséquilibres. Les oncologues recommandent rarement une seule option universelle et insistent sur l’importance d’adapter le choix de l’eau à chaque situation médicale.
La tolérance digestive, le niveau de sodium ou de calcium, ainsi que la qualité microbiologique figurent parmi les critères essentiels à prendre en compte. Le choix de l’eau ne relève donc pas d’un simple confort mais d’une nécessité liée à la gestion des effets secondaires.
Lire également : Lombalgie: comment éviter que la douleur ne devienne chronique?
Plan de l'article
Hydratation et cancer : comprendre les enjeux pendant le traitement
À chaque étape du traitement du cancer, l’hydratation devient un enjeu de taille. Chimiothérapie, radiothérapie, immunothérapie : ces mots, lourds de sens, riment souvent avec une fatigue persistante et une ribambelle d’effets secondaires. Bouche sèche, troubles digestifs, perte de goût, autant de freins à une hydratation spontanée, alors même que l’eau reste un allié discret, mais précieux. Maintenir l’équilibre hydrique, limiter les inconforts : ce n’est pas accessoire, c’est un appui réel au quotidien.
Les recommandations de l’Institut national du cancer vont dans ce sens : la déshydratation alourdit le risque de perte de poids et de dénutrition. Prendre l’habitude de boire, même par petites gorgées, facilite l’absorption des calories et des protéines, deux piliers pour affronter la fatigue et soutenir la récupération. Le choix de l’eau n’est pas une affaire de détail : une eau adaptée limite l’irritation des muqueuses et écarte le risque de surcharge minérale, en particulier lors de traitements au long cours.
A lire aussi : Comment éliminer le liquide de l'oreille interne ?
Voici quelques leviers pour renforcer l’hydratation et l’apport nutritionnel pendant cette période éprouvante :
- Soutenir l’apport nutritionnel grâce à une hydratation continue, pensée pour chaque situation.
- Miser sur une alimentation variée où légumes, fruits et sources de protéines trouvent leur place à chaque repas.
- Surveiller régulièrement la perte de poids et la tolérance digestive afin d’ajuster les boissons et les repas en fonction de l’évolution.
Médecins, diététiciens et nutritionnistes sont unanimes : écouter son corps, adapter l’hydratation, c’est déjà limiter certains effets indésirables des traitements et préserver le terrain pour la suite.
Quels types d’eau privilégier face aux effets secondaires ?
Devant les effets secondaires liés aux traitements contre le cancer, le choix de l’eau ne se fait pas à la légère. Sécheresse buccale ou lésions dans la bouche ? Une eau à température ambiante, pauvre en minéraux, se révèle plus douce et limite l’irritation. À l’inverse, une eau glacée ou très minéralisée peut accentuer l’inconfort et, parfois, la douleur.
Certains cas réclament des réponses ciblées. La constipation ? Des eaux minérales riches en magnésium, comme Hépar, peuvent aider à relancer le transit. Des épisodes de diarrhée ou de nausées ? Préférez des eaux peu minéralisées, telles que Mont Roucous ou Evian, pour ménager un organisme déjà éprouvé. Les eaux gazeuses, comme Saint-Yorre ou Vichy Célestins, conviennent si elles sont bien tolérées, mais mieux vaut les éviter en cas de ballonnements ou de gêne digestive.
Selon les situations, différentes catégories d’eau peuvent être envisagées :
- Eau du robinet : en général fiable et contrôlée, surtout si elle est bien filtrée. Elle peut représenter la base de l’hydratation quotidienne.
- Eau de source : souvent peu minéralisée, elle s’adresse aux personnes ayant une sensibilité digestive ou buccale.
- Eaux minérales spécifiques : à sélectionner selon les troubles constatés, comme la constipation ou les lésions buccales, toujours sur recommandation médicale.
L’Institut national du cancer insiste : ajustez la boisson selon la situation médicale, la tolérance et les besoins de chacun. Un professionnel de santé, médecin ou diététicien, affine ce choix, en considérant aussi l’alimentation pendant le traitement : la place des fibres, des fruits, des légumes ou encore des produits laitiers.
Bien choisir son eau : minérale, du robinet, faiblement minéralisée… que disent les experts ?
Faire le bon choix d’eau en pleine prise en charge du cancer ne relève ni du hasard, ni d’un simple goût personnel. L’Institut national du cancer et l’Académie de médecine le rappellent : une hydratation adaptée influence la tolérance aux traitements et la qualité de vie au jour le jour. Mais concrètement, quelle eau choisir ?
Dans la plupart des situations, l’eau du robinet, sous réserve de sa qualité locale, reste la solution privilégiée. Son profil minéral, souvent équilibré, s’inscrit dans les recommandations des professionnels. Si la qualité microbiologique pose question, ou en cas d’immunodépression, mieux vaut recourir à une carafe filtrante ou opter pour une eau en bouteille.
Les eaux minérales présentent des profils très divers. Les versions faiblement minéralisées conviennent particulièrement aux muqueuses fragilisées. À l’inverse, pour une constipation liée aux traitements, les eaux plus riches en magnésium font parfois la différence. Attention toutefois : des troubles digestifs ou des soucis rénaux imposent de limiter les eaux fortement minéralisées ou salées.
Pour mieux s’y retrouver, voici les grandes lignes à retenir :
- Eau de source : peu minéralisée, parfaite pour une hydratation en douceur et sur la durée.
- Eau minérale spécifique : à choisir au cas par cas, avec l’avis de l’équipe médicale.
Changer d’eau selon la tolérance, surveiller les réactions, suivre les conseils du corps médical : ces ajustements réguliers font toute la différence. Et n’oublions pas l’impact de l’alimentation pendant le traitement : les apports variés et l’activité physique forment un tandem indispensable pour préserver l’équilibre général.
Conseils pratiques pour s’hydrater sereinement au quotidien
La sécheresse buccale touche de nombreux patients au cours des traitements contre le cancer et appelle à revoir certaines habitudes. Fractionner l’apport en eau, en buvant par petites gorgées tout au long de la journée, apaise la bouche et favorise une hydratation plus efficace. Choisir une eau plate ou peu minéralisée, à température ambiante, diminue le risque d’irritation. Garder une gourde à portée de main, même la nuit, s’avère souvent utile pour ne pas laisser passer une occasion de s’hydrater.
L’alimentation aussi joue un rôle clé : certains aliments participent à l’hydratation et apportent des micro-nutriments précieux. Les fruits (melon, pastèque, agrumes), les légumes (concombre, tomate, courgette), les compotes ou les soupes enrichissent les apports hydriques de façon naturelle. Un diététicien ou un nutritionniste peut aider à trouver le juste équilibre entre hydratation et besoins énergétiques, en particulier en cas de perte de poids ou de dénutrition.
Quelques recommandations concrètes pour faciliter l’hydratation au quotidien :
- Fractionnez les menus : cinq à six petits repas répartis dans la journée facilitent l’ingestion de liquides et d’aliments.
- Variez les boissons : alternez eau, tisanes douces, bouillons peu gras, tout en limitant boissons trop sucrées ou très acides.
- Si les troubles digestifs s’invitent, testez différentes températures ou textures pour identifier ce qui passe le mieux.
L’alimentation pendant le traitement doit rester souple, ajustée au fil des besoins. Les services de diététique, présents dans de nombreux établissements, apportent un accompagnement précieux pour éviter la déshydratation et soutenir une prise en charge globale. Même une activité physique légère aide à stimuler la soif et à maintenir l’équilibre hydrique.
Au fil des traitements, les repères changent, les habitudes évoluent, mais une chose demeure : l’eau, sous toutes ses formes, reste un pilier pour traverser la tempête et accompagner chaque pas sur le chemin de la guérison.